Nous avons pris le bateau pour la Lettonie et sa capitale, Riga. Le séjour était court, il n'a duré que trois jours, dont deux à bord de notre énorme ferry pas très jeune.
Oui c'était un ferry un peu vieux, pas très joli à l'intérieur, pas seulement kitsch (ce serait la version positive) mais complètement ringard. En fait voilà, ce bateau m'a rappellé toutes ces séries télévisées des années 1970 comme La croisière s'amuse avec son équipage, son personnel, ses spectacles à paillettes, ses balons colorés et ses spots, ses danseuses et danseurs vêtus comme au cirque ou au Lino de Paris dans les années soixante, ses jeux organisés pour divertir les voyageurs...
Alors heureusement que nous étions en groupe, que nous étions nombreux de l'Université de Stockholm, et que nous avons pu nous amuser malgré tout!
La ville de Riga en elle même est très mignone et chargée d'histoire. J'ai pu la visiter le temps d'une journée. Nous sommes allé dans un grand marché où nous avons pu découvrir les spécialités locales.
Mais la Lettonie reste pauvre. Les visages, des femmes d'un certain âge en particulier, sont les témoins de quelque chose de grave. Outre le fait qu'on ne puisse pas communiquer, parce que l'anglais y est peu parlé, ces dames qui vendent sur les marchés n'ont pas d'expression, elles ne sourient pas, elles vous regardent, et elles vous servent. Elles ne parlent pas non plus. Par contre, la dame qui nous a vendu ses patisseries nous a émerveillé par sa gentillesse! Elle parlait anglais en plus...peut-être qu'elle n'était pas vraiment du coin.
Dans la rue aussi, la pauvreté est là, marquante, mais pas seulement la pauvreté, car ce qu'on retient avant tout, c'est la gravité des visages, commune je crois à de nombreux ex-pays soviétiques. Voir des personnes âgées mandier dans les rues, venir, au marché, vous demander une pièce...C'est le genre de scène que vous voyez une fois et dont vous vous rappelez souvent. Surtout quand vous pensez que ces personnes ont travaillé toute leur vie.
Alors, les personnes se promènent dans la rue, enfermées dans de grands manteaux de fourrure. Leur chapka finit de dessiner la silhouette particulière des populations russes...Mais le plus boulersant, oui, ce sont les visages encore une fois. Ces visages froids, tristes et graves.
Riga nous a aussi montré ses magnifiques bâtiments de style Art Nouveau. Les premières réalisations datent de la fin du XIXème siècle, grâce aux fruits de la Révolution Industrielle. Eisenstein par exemple signe de nombreux bâtiments dans le centre-ville ancien. En fait, Riga est l'un des plus grands témoignages de la période art nouveau en Europe. Après la Première Guerre mondiale, on la surnommait "Le Paris du Nord" tellement elle accueillait d'artistes venus du monde entier.
Aussi, la capitale balte a gardé les traces de presqu'un demi-siècle d'Union Soviétique. Et , bien plus encore que l'Art Nouveau, cette partie là de l'histoire est présente partout dans la ville, mais aussi chez les personnes qui vivent là. Pour les plus âgées, elles auront tout vécu. Les guerres du XXème siècle, la privation des libertés sous l'Union Soviétique, et aujourd'hui, avec l'ouverture à l'Europe et au monde, elles connaissent le libéralisme économique, qui appauvrit encore plus.
Parce que pour de nombreuses personnes encore, la vie était meilleure sous le communisme. Elles étaient moins pauvres parce que les prix étaient plus bas. Le travail était garanti par le système, et donc, globalement, c'était mieux. On a longtemps retrouvé ce sentiment chez les personnes agées en ex Allemagne de l'est...
Mais je voudrais retourner à Riga, ou bien dans un autre pays de l'est, ou pourquoi pas, découvrir un autre pays balte...
Je voudrais aussi visiter Saint-Pétersbourg et prendre le Transibérien, ce train symbole de la grandeur russe, la Russie tsariste et communiste, les deux Russie qui m'impressionnent, comme m'avait impressionné Berlin.
Je n'ai pas pu visiter Riga à fond, une journée ça passe très vite! Mais j'ai quand même pu prendre quelques photos...(cliquez ensuite sur "diaporama").
A très vite!
Joël
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