dimanche 21 septembre 2008

Week-end dada, week-end blabla


J'ai passé un week-end dada et un week-end blabla. Dada parce que je suis allé au musée, et blabla parce que j'ai eu à rédiger un devoir en anglais, et mon anglais correspondait à ce qu'on appelle en bon français, du blabla.

Alors j'aimerais dire que j'ai passé un bon week-end mais je ne le peux pas, sauf si celui-ci s'était arrêté samedi à 17h. En fait, à 17h je suis rentré chez moi, après une bonne journée passé au musée, pour...plancher sur le sujet d'examen qu'on m'a donné quelques jours plus tôt et que je dois rendre le lundi. Avant 17h, et depuis le matin 11h j'ai visité pour la deuxième fois le
Moderna Museet de Stockholm.C'est le musée d'art moderne de la capitale.

C'est Cyrielle, qui est d'Aix mais qui étudie à Upsalla, Ameline et Laure, qui sont également d'Aix et qui font des stages à Stockholm, qui m'avaient invité. J'ai accepté l'invitation. Je savais pourtant que j'avais mon examen à rendre pour le lundi, mais dans ma tête tout ça me semblait loin. En plus, le musée d'art moderne accueille une exposition itinérante dédiée à Max Ernst.

Max Ernst, Max Ernst...ah Max Ernst! Ca y est. Je me disais bien que je le connaissais de quelque part.
Comme un réflexe scolaire, je me suis dis à moi-même "Max Ernst est un citoyen allemand devenu célèbre pour avoir lutté contre le communisme de l'URSS pendant la Guerre Froide". C'est en tout cas ce que je me suis dit immédiatement après avoir su qu'il s'agissait d'une exposition sur Max Ernst. Je m'en souvenais parce que je l'avait appris en prépa, en classe d'allemand, avec Madame Lapère.

Mais il y avait un lourd problème: dans ma définition
d'Ernst, quel est le rapport avec l'art? Et avec l'art moderne? Aucun.

Voilà, tout est là, en fait Max Ernst n'est ni résistant contre le communisme, il n'est donc pas célèbre pour avoir lutté contre l'URSS. Bon il est allemand, mais il est surtout peintre. J'avais tout faux, c'est pas grave, je réglerai les comptes avec moi-même plus tard.

Alors comment était le Musée d'art moderne de Stoockholm? J'ai pas trop aimé. En fait Ernst est un surréaliste à l'origine du mouvement Dada. Ah! C'est pour ça que je dois le connaître alors. Cela doit remonter aux cours d'arts-plastiques du lycée; je me dis alors:"Max Ernst est un peintre surréaliste allemand, fondateur du mouvement Dada, et il a participé, aux côtés d'André Breton, à la rédaction du Manifeste du surréalisme en 1924".

Voilà, j'y suis maintenant. Tout rentre dans l'ordre.

Alors je ne sais pas pourquoi ses œuvres ne m'ont pas marquées. Aucune ne m'a spécialement attirée. En plus, dans les salles du musée, à chaque fois qu'on s'approchait de quelques centimètres des œuvres pour lire les écriteaux sensés parler des tableaux, on avait droit à une espèce de sonnerie stridente, un peu comme celle qu'on trouve quand on ouvre les cartes d'anniversaire et qui jouent "Joyeux a-nni-ver-saire..." bref. Là c'était pas "Joyeux anniversaire". C'était "Recule d'un pas, tu fais sonner".

A part ça j'ai quand même eu du plaisir à revoir les œuvres permanentes. Ils ont des Picasso, des Matisse, des Duchamp. Aussi, j'ai beaucoup aimé une vidéo qui mettait en scène dans un château une sorte de cour du Roi avec tous ses personnages, qui s'abonnaient à des chorégraphies diverses en costume colorés, rouges, orangés, jaunes. A la fin de cette vidéo, la Reine était tuée par balle à bout portant par une de ses courtisanes,puis elle ressuscitait immédiatement en souriant...et puis ça recommençait, et la vidéo passait en boucle dans la salle obscure.

Même s'il ne fallait pas chercher à tout comprendre (comme toujours en art moderne), j'ai aimé cette vidéo.

Aussi dans ce musée, j'ai fait la chasse aux posters. J'avais dans l'idée de garnir les murs blancs de ma chambre. Qu'y-a-il de mieux que des posters d'art moderne? Alors j'ai pris plein de dépliants et autres prospectus, que j'ai ensuite découpé, et collé un peu partout sur les murs de ma chambre. Le résultat est plutôt pas mal.

Comme je vous le disais, j'avais un devoir à rendre pour le lundi. C'était simplement complètement horrible. Je devais écrire sept pages tapées à l'ordinateur et en anglais. Le problème est: comment faire quand on pense en français et qu'il faut écrire en anglais? Si j'ai la réponse un jour, je vous la donnerai, en attendant, la réponse que j'ai trouvé est: "J'écris du franglais"
En fait ça n'était même pas une question de vocabulaire, je l'ai, ni de grammaire, je pense connaître mes règles, c'était en fait un problème d'ordre des mots dans la phrase, de
syntaxe. Alors, pour masquer ce petit problème, j'ai blablaté. Ça a été la phase blabla du week-end: de samedi jusqu'au dimanche soir très tard.
Heureusement, j'ai donné mon devoir à une amie Américaine qui m'a corrigé les fautes. Alors je souhaite avoir sauver les meubles.

Ce matin, c'est lundi: il est temps de rendre le devoir. Sur le sujet d'examen était écrit que nous devions remettre les copies ce lundi avant 12 heures dans tel bureau de tel bâtiment...Je m'y rends, copie imprimée en main.

Solennellement, nous devions mettre la copie dans une enveloppe, tout aussi solennellement blanche, sur laquelle on pouvait lire le logo très digne de l'université de Stockholm, avec, écrit en dessous "Stockholm Universitet". Ensuite, trônait au milieu de la pièce une sorte de boîte aux lettres noire destinée à reçevoir nos oeuvres blabla. Maintenant, les dés sont jetés, je n'ai plus qu'à croiser les doigts!

Si vous voulez, vous pouvez vous aussi croiser les doigts, sortir les grigris, brûler des cierges à l'Eglise... Ça peut toujours être utile pour me faire gagner quelques points!

jeudi 18 septembre 2008

Petit hommage à ABBA, voulez-vous?


Le très saint et sacré groupe suédois Abba fait désormais partie des fiertés nationales en Suède.

Ici, tout le monde connaît toutes les chansons, et avant d'être un groupe kitch ou un peu suranné, Abba est un monument national, au même titre que la famille royale, et peut être dans une moindre mesure parce que c'est moins glam, un peu comme Ikéa ou le saumon de la Baltique.
Bon, c'est décidé, j'arrête avec les clichets de la Suède, parce qu'au bout d'un mois et demi de vie ici, je devrais quand même avoir une vision des choses un peu plus large et surtout qui dépasse les clichets!

Mais Abba n'est pas un clichet, c'est encore une réalité, parce qu'à Stockholm, on peut voir un peu partout les affiches du prochain Musée Abba qui ouvrira ses porte "en 2009". Alors j'espèrais pouvoir le visiter...mais je ne pense pas parce qu'il ouvrira plus en fin d'année 2009, et je serai déjà parti...ce qui me fera une occasion, une fois revenu en France, de revenir en terre viking.

D'ailleurs ABBA s'inspirait des Vikings dans ses costumes. Leurs tenues de scène kitchissimes étaient déjà démodées en leur temps. Comme par exemple leurs pantalons de satin blanc rentrés dans les bottes et laissés bouffants au niveau des genoux, les chemises avec imprimé chat aux yeux en forme de diamant, mais aussi les bottes à semelles compensées (les platform boots), sans oublier toutes les sortes de capes, tuniques, pantalons pates d'eph, frou-frou ou autres robes french cacan! Si Abba n'avait pas existé, il eût fallu les inventer, et les tenues qui vont avec aussi.

Ensuite, saviez-vous que le nom du groupe est en fait formé à partir des initiales de leur prénom (je ne vous les citerai pas, vous attraperiez une suédose), et le logo avec les B inversés a été adopté en 1976. Le groupe s'est formé en 1970, soit quatre ans avant leur consécration à l'Eurovision, qui les a fait connaître du grand public, avec la chanson Waterloo.
Ce titre, Waterloo, n'a pas été choisi par hasard. Les ABBA sont intelligents. En fait, c'est parce qu'en 1974, l'Eurovision s'est déroulée à Brighton au Royaume-Uni...alors aussi c'est facile de gagner quand on chante la gloire du Royaume Uni, en évoquant, dans une chanson très seventies, l'une de ses plus belle victoire militaire contre...la France. Merci pour elle et merci ABBA.

Malheureusement pour nous, les fans inconditionnels!, le groupe se sépare en 1982: j'étais pas né mais j'imagine le traumatisme :) En 2007 un ensemble d'hommes d'affaires américains proposent aux ex-membre du groupe la somme d'1 milliard d'Euro pour enregistrer un nouvel album et faire une nouvelle tournée, mais ceux-ci déclinent la proposition...Après tout, si la foi n'y est plus...

En écrivant cet article pour le blog, j'ai mis "Dancing Queen" pour être un peu dans l'ambiance. Alors cette chanson a été spécialement écrite pour la Reine de Suède, et a été chantée pour la première fois en 1976 lors de l'anniversaire du Roi Gustav XVI de Suède...alors quand la monarchie se mêle à la grandeur d'ABBA...

Allez, je vous laisse et vous invite à (ré)écouter ABBA encore et encore! Et que la Suède soit avec vous!

vendredi 12 septembre 2008

Systembolaget


J'arrête un peu de raconter ma vie sur ce blog pour vous parler d'un élément culturel suédois, ou un élément de la vie de tous les jours, qui m'a marqué, en tous cas suffisament agacé parce que, voilà tout, j'étais à la recherche de vin, et je n'en trouvais nulle part en ville!

A l'approche d'une soirée, je voulais acheter une bouteille de vin. En France, je me serais rendu n'importe où, dans n'importe quel supermarché, cave ou superette du coin, et j'aurais pu y acheter une bouteille de vin, plus ou moins descente, mais une bouteille de vin. Au pays des Vikings, tout n'est pas aussi simple. Vous voulez une bouteille de vin ou d'alcool? Problème: vous n'en trouvez nulle part! En Suède, les sommeliers n'existent pas, les caves n'existent pas, les supermarchés ne connaissent pas le vin ni l'alcool d'ailleurs...
Alors moi, Français, je me pose la question: mais où est donc passé le vin en Suède?

C'est hier, en me promenant en ville, que j'ai pris la décision de vous parler de ce problème, et cela me conduit à aborder le thème des Systembolaget.
En fait, je déambulais dans le quartier de la City aux alentours de T-Centralen, et je suis passé devant un endroit bien spécifique, un lieu sur lequel trône une enseigne verte et jaune où l'on peut lire "Systembolaget".

Avec un nom pareil, vous devez vous demander ce que je suis allé faire là bas !

En fait, en Suède, et dans un certain nombre de pays nordiques, comme la Norvège, la Finlande ou l'Islande, la vente d'alcool est interdite. C'est à l'État que revient le droit de vendre de l'alcool aux particuliers, et il le fait par le biais de magasins publics spécialisés dans la vente de vins, liqueurs et bières, tout simplement appelés Systembolaget.

Littéralement, Systembolaget signifie "l'entreprise du système". Derrière ce mot barbare se cache une véritable volonté nationale de lutter contre les abus de l'alcool. Cela ne concerne que les boissons excédant 3,5% d'alcool, en un mot, il n'y a que la bière légère qui est autorisée en vente libre, et on appelle ce genre de bière l'Öl.

Le Systembolaget est une histoire ancienne, et elle remonte au temps où la nation suédoise était encore en formation, comme la plpart des nations européennes, au XVIII ème siècle. De sorte qu'avec son ancienneté, ce système constitue aujourd'hui une exception culturelle suédoise. Tout commence quand l'Etat suédois décide de monopoliser la vente d'alcool. L'objectif est en gros d'éviter que l'alcoolisme, qui est l'un des plus grands maux du siècle à l'époque, continue de faire des ravages sur la population suédoise, et en particulier chez les hommes. En effet, en matière d'alcoolisme, en 1800, la Suède était le pays européen le plus gros consommateur d'alcool! Aujourd'hui il est le plus petit consommateur. Alors quand le gouvernement suédois veut quelque chose, il l'obtient! C'est aussi ça le pragmatisme à la suédoise!

Alors les Systembolaget ressemblent à n'importe quelle autre cave ou magasin d'alccol. Mais ce qui est amusant, c'est que la loi interdit l'Etat de favoriser un produit alcoolisé plus qu'un autre, par exemple en le mettant plus en valeur sur les étalages, car cela reviendrait à inciter le consommateur à boire davantage, or, les Suédois boivent déjà beaucoup trop. Rendez vous le vendredi soir dans n'importe quelle station de métro, à partir de 18 heures, 70% sont déjà saouls! Donc, pour éviter de favoriser un alcool par rapport à un autre, il n'y a pas de frigidère dans les Systembolaget. De sorte que, soit tout est rangé dans des frigidaires, ainsi tous les produits sont à égalité, soit tout est rangé à l'air libre, et l'égalité est de même garantie. Bon, en général, tout est à l'air libre, donc en Suède, vous ne trouverez jamais de bièrre fraîche à la vente!

Pour pouvoir acheter un alcool, il faut avoir au moins 20 ans (et encore, avant 1969, l'âge minimum était de 21 ans). Autre restriction, toute offre promotionnelle sur l'alcool est interdite. De même, l'Etat taxe au maximum les alcools et le vin, afin d'en limiter la consommation. En conséquence, l'alcool en Suède est insupportablement cher, et la moindre bouteille de vin rouge bas de gamme coûte au moins 7 euros!

Pour résumer la situation, ce système est efficace, mais scandaleux.

Alors, les Suédois ont trouvé la solution pour contourner le Systembolagen. Il fuient leur pays pour étancher leur soif d'alccol. Ils se rendent au Danemark, qui est le seul pays scandinave à ne pas avoir prohibé la vente privée d'alcool, en Estonie aussi, ou bien encore en Allemagne, et ici, on dit que chaque année pour les fêtes, les Suédois empruntent "les routes de la soif"!

Ainsi, j'ai fait un tour dans l'un des 400 Systembolaget du pays, qui sont ouverts le samedi depuis une loi de 2001, laquelle, et le gouvernement s'en félicite encore, n'a pas eu de conséquence sur l'évolution du nombre d'accidents de la route liés à l'alcoolémie. Rien à dire sur le magasin, si ce n'est que rien n'incite à la vente, on se croirait je ne sais où...De plus, la vente de canette ou de bouteille en paquet est interdite. Ici, attention, tout se vend au détail, à la canette ou à la bouteille, et une pièce d'identité est exigée non seulement des acheteurs mais aussi de ceux qui vous accompagnent!

Pour terminer, un petit commentaire. Peut-être vous en souvenez vous? Je vous avais parlé sur ce blog des particularités culturelles suédoises, et j'avais mentionné entre autres le "hard-drinking", soit le fait que les Suédois sont de grands consommateurs d'alcool. Est-ce pour se réchauffer? Eh bien peut-être! Parce que nous sommes au début du mois de spetembre et les journées sont de plus en plus fraîches ici. Encore cet après-midi, il faisait 12° ! Et hier soir, le chauffage avait été allumé à l'université et dans la cité U! Pour moi c'est presque trop de dépaysement thermique. Entre le choc de l'absence de vin en Suède, et le froid qui s'installe, je me dis qu'il n'y avait pas besoin d'aller en Chine ou en Afrique pour connaître le changement culturel ;)

Je vous donne rendez-vous bientôt pour d'autres nouvelles insolites. Décidément, la Suède n'a pas fini de nous étonner.
Santé!

mardi 9 septembre 2008

La démocratie, c'est comme la mode, c'est une idée française !

J'ai choisi un cours qui s'appelle "Étude de la démocratie", et c'est mon seul cours en fait, donc ça me prend six heures par semaine, mais il y a tellement de travail personnel...J'ai un livre d'environ trois cent pages à lire par semaine, et le pire, c'est que tout est en grand breton!

Donc pour résumer le système universitaire suédois, tout est axé sur des livres à lire, et il n'y a pas de cours, il n'y a aucun cours, le prof ne fait rien. On a donc des cours qui portent directement sur le livre, des cours magistraux, ils sont appelés "Lecture", et à côté, on a des débats dans lesquels on est vingts personnes, et ils portent sur les idées développées dans les livres, et ce genre de cours est appelé "séminaire"...

Lors du dernier séminaire, il s'agissait de parler d'un livre intitulé tout modestement Democracy, et qui porte sur les modèles de démocraties dans le monde. Alors j'ai appris qu'il y a plusieurs genres de démocraties dans le monde: des démocraties, comme en France par exemple ou aux Etats-Unis, mais il y a aussi des démocraties moins démocratiques (ugh...) que l'auteur désigne par les termes de "semi-démocratie" ou de "démocratie hybride". Moi je préfère celui, comme le disait Chirac, de "démocraties de façade". Au moins on sait à quoi on à affaire! Ce sont les pays comme la Russie, la Chine, la plupart des Etats du Moyen-Orient, comme le Liban, mais aussi les pays du Golfe avec la catastrophique Irak par exemple. Bref. Dans ce séminaire donc, j'étais le seul Français, et j'étais entouré de Turcs, Roumains, Russes, Allemands je crois aussi, et il y avait une Anglaise.

Tout ça pour dire que j'étais le seul Français et tout ça pour dire que je crois être passé pour le moralisateur des pays non-démocratiques. Je m'explique.

Le problème était de savoir si, lorsqu'un Etat organise des élections et qu'il dispose d'un Parlement, cela fait de lui ou non un pays démocratique. La reponse et NON bien sûr! Alors on débattait on débattait. Moi je disais rien.

Et tout à coup le prof me demande "Joël qu'en penses tu?". Alors j'ai dis "Je pense qu'on a beau avoir toutes les institutions démocratiques et organiser toutes les élections démocratiques qu'on veut, si la société n'a pas appris à être démocratique, le pays ne sera jamais une démocratie". Et je continue "C'est à l'école d'enseigner la démocratie, parce qu'on n'est pas démocrate naturellement". Cinq minutes plus tôt, un étudiant Turc avait fait remarqué à la classe qu'il ne se "sent pas Turc", qu'il ne se "sent pas citoyen turc". Alors quand le prof m'a donné la parole quelques minutes plus tard, j'en ai profité pour revenir sur le propos turc, et j'ai dit "Par exemple, tu disais tout à l'heure que tu ne te sentais pas citoyen turc. Eh bien c'est pareil que pour se sentir démocrate, il faut l'apprendre à l'école, ou ailleurs, mais il faut l'apprendre, c'est pas naturel".

Alors en plus, la subtilité en anglais, je ne connais pas à cause de la barrière de la langue, alors je vais au plus direct afin qu'on me comprenne, donc je vais au plus simple, et cela revient à agresser les gens :) Alors j'ai senti que la classe me tombait dessus. Finalement il n'y a pas eu de réponse directe, j'ai simplement entendu des chuchottements sur ce que je venais de dire, du genre "Non mais qu'est ce qu'il dit?! C'est pas aussi simple! Puis on peut pas imposer la démocratie qui est un modèle européen, partout dans le monde, comme si c'était un modèle parfait"...Ouais mais à la base, la démocratie, c'est comme la mode, c'est une idée française. Alors please!

Bon, même si l'exemple n'est pas top, j'en ai conclu que j'étais trop chauvin, trop patriote. Mais pourquoi? C'est la question que je me pose. Ensuite j'en ai discuté avec d'autres personnes. Et le problème n'est pas que je ne veux pas critiquer mon pays, je le fais beaucoup, surtout quand il s'agit de critiquer la droite! ;)

Le faire avec des Français ne me gène pas, ça me va, ça fait auto-critique. Mais le faire avec des personnes étrangères, cela ne fait plus auto-critique, mais critique tout court! Alors là, je montre mes crocs!
C'est très très stupide, mais c'était un peu mon sentiment lors de ce cours. Qu'en pensez vous? Etes-vous pareil chers Aixpat's du bout du monde?!

En tous cas, d'après des études réalisées sur la réputation des Français dans le monde, les premiers qualificatifs attribués par les étrangers sont "arrogant" ou "prétentieux".

Alors, finalement, je me dis que j'ai rempli ma mission et que je suis un bon Français ;)

jeudi 4 septembre 2008

L'esprit d'Erasmus souffle sur nous

Ça y est nous y sommes, dans la longue marche vers l'esprit d'Erasmus, je suis arrivé à l'auberge Suédoise, à défaut d'auberge Espagnole!

Que dire du petit cercle que nous formons? Des bons moments partagés à visiter la ville, à dîner ensemble, à sortir aux soirées Erasmus, à parler anglais (même avec Violette qui est Française, on a fini par s'y mettre, on se parle en anglais!) mais aussi à travailler ensemble car il faut le rappeler, on est à l'université.

Il y a donc Violette, il y a aussi Iris (bon ça suffit pour les noms de fleurs) puis Juan, et enfin Kelly. Il y a aussi Jessica.
A nous seuls, nous représentons pas mal de nations dans le monde, à savoir, pour la France Violette, pour le Vénézuéla, Juan, pour les Etats-Unis d'Amérique du Nord, Kelly, pour le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Jessica, et pour la Hollande, Iris.

Laissez moi vous les présenter.

Commençons par la France en numéro un, car De Gaulle nous le rappelle, "La France n'est elle même que lorsqu'elle est première".

Tout d'abord donc il y a Violette, qui vient...d'Aix et que je ne connaissais pas avant. Je l'ai rencontré il y a quinze jours dans des conditions particulières. Dans des conditions suédoise pour dire vrai. Je venais d'apprendre que l'on m'avait attribué une chambre universitaire. Alors, j'ai déménagé dans l'après-midi même, le temps simplement d'aller chercher toutes mes valises et de revenir à l'université pour aménager.

C'était six heures du soir, il pleuvait des trombes d'eau, tout était sombre et moi, j'étais avec mes valises au milieu des vaches. Oui, il y a un pré avec des vaches entre la cité universitaire et l'université, et on doit le traverser à chaque fois: c'est encore une fois le côté "on veut rester proche de la nature" que la Suède affectionne tant.

Au milieu des vaches, pas pour longtemps, car j'aperçois au loin sur les hauteurs la magnifique cité universitaire, toute rouge (d'argile?). Et je réalise aussi que je ne sais pas où j'habite, que je suis trempé d'eau, et, pour ne rien gâcher, je suis exténué du poids de mes bagages. J'ai avec moi le numéro de ma rue, avec les clés de la chambre. Mais où est la rue? Où est la chambre?

Je vois alors au loin deux filles, dont Violette. J'entends qu'elles parlent français, Dieu existerait-il? Je m'adresse à elles, alors qu'il pleuvait de plus belle: "Excusez moi, je suis perdu, vous savez où se trouve Professorslingan?". Violette s'esclaffe de rire: "Ahaha t'es Français?! Ca se voit trop!".
Voilà donc, Violette c'est ça, de la spontanéité et beaucoup d'imprévus!

Vient ensuite Kelly (De Gaulle n'a rien dit de bon sur les États-Unis non?) qui vient de...New Yors City! Plus précisément de Manhattan, qui se prononce en bon anglais américain "meunèdeun"...et encore, c'est impossible à retranscrire ici tellement c'est du yaourt. Kelly est donc l'Américaine de la bande.

Juan, le Vénézuailien, apporte son lot d'habitudes culturelles d'ailleurs, notamment sur la place de la femme en société, en un mot, que du progrès.

Iris est la Hollandaise. Dave n'a qu'à bien se tenir! Et si vous vous posez encore la question, la Hollande est un pays qui existe encore aujourd'hui.

Enfin il y a Jessica, qui est Londonienne.

Vous pouvez voir quelques photos dans la rubrique "Albums photos"...

Ainsi va la vie au pays des élans, d'Ikéa, du saumon, et des œufs de poissons écrasés vendus en tube, qu'on appelle le Kaviar. En tous cas, sur nous veille Erasmus, Socrate n'est pas loin non plus, et Europa nous regarde aussi sans doute, et c'est rassurant tout ça!