vendredi 24 avril 2009

Les fleurs de mai

Les beaux jours arrivent et même s'il fait encore un peu frais dès que le soleil sort on sort aussi!

Les terrasses des cafés ont été remises en route et on sent que la saison estivale approche. Parfois on chauffe les terrasses quand il fait trop frais. Mais globalement on peut dire que le printemps est là. 

Le mois de mai est aussi l'occasion de célébrer une tradition suédoise qui remonte à 1907. Il s'agit de Maj blommor qui signifie "La fleur de mai".

Dans toutes les villes de Suède, tous les enfants qui ont entre 9 et 12 ans parcourent les rues et vendent des petites fleurs en papier aux passants. L'objectif est de récolter des fonds pour aider l'intégration d'enfants défavorisés dans le milieu scolaire ou pour les loisirs en dehors de l'école. Le principe est simple:"les enfants aident les autres enfants". Alors on peut dire que dans le pays de la social-démocratie glorieuse, on apprend la solidarité très tôt!

Pourquoi je vous parle de ça? Tout simplement parce que l'autre jour, je me trouvais à une terrasse de café et un enfant est venu me demander si je ne voulais pas acheter une fleur de mai. Il y a plusieurs modèles et les prix varient de 10 à 50 couronnes (de 1 à 5 Euros). Alors comme ce sont des enfants qui vous vendent les fleurs, c'est toujours attendrissant. En général les Suédois se prennent au jeu et dans les rues chacun a sa petite fleur accrochée au col de sa veste. Aussi, tout le monde connaît cette tradition puisque toutes les personnes qui ont grandi en Suède ont vendu des fleurs dans la rue au mois de mai. 

Chaque année, la couleur de la fleur varie. Alors je suppose qu'il y a des collectionneurs! Depuis 1907, année d'invention de Maj Blommor, ont été crées 102 modèles de fleurs.

Mis à part cette petite tradition sympa, ici on continue nos pique niques du dimanche. Tous les dimanches, on est une trentaine à se retrouver dans un jardin public de Stockholm.

Ce dimanche, nous allons dans un jardin qui entoure la Sofia Kyrkan (c'est une Église), et on espère tous qu'il fera beau. En attendant, je me promène toujours avec ma fleur de mai accroché à mon manteau. Parce qu'on a pas encore quitté les manteaux nous!


mercredi 15 avril 2009

De Stockholm à Prague

Comme prévu, j'ai passé cinq jours à Prague en République-Tchèque. C'était évidemment magnifique et j'ai rencontré plein de monde. J'ai séjourné chez Hélène qui est une amie de prépa de Toulouse. Elle aussi est en Erasmus cette année et elle a choisi cette belle capitale européenne.

Je suis arrivé là bas sans a priori particulier ou idée sur ce que j'allais voir. Je savais que c'était un ancien pays communiste, mais j'avais le sentiment que ça allait être différent de Bratislava ou Riga. En fait Prague n'a rien avoir avec ces deux villes que j'ai un peu visitées. Elle a un passé beaucoup plus glorieux parce qu'elle a déjà été la capitale de l'immense empire d'Autriche-Hongrie. D'ailleurs, les bâtiments ressemblent assez à ceux de Vienne, même s'ils sont beaucoup moins fastueux à Prague.

Ce qui est bien en République-Tchèque c'est que les prix sont bas, pour la nourriture en particulier. Alors on pouvait avoir un goulasch et une bière pour seulement quatre euros...là où on payerait quinze ou vingt euros ailleurs. Le goulasch est une spécialité tchèque (mais aussi hongroise appartement, il y a une différence entre le goulasch hongrois et le tchèque) faite de viande de bœuf cuisiné en sauce, une sauce brune, et servie avec du pain. Au goût ça ressemble à une daube sans le vin...et c'est excellent. La cuisine tchèque se résume en fait à beaucoup de viande en sauce et c'est souvent très riche!

Côté ambiance, la capitale tchèque est très ouverte et libérale. Je ne m'attendais pas à voir ça. Je pensais que le communisme et le poids de la religion donnerait une société fermée et un peu triste. En fait pas du tout, j'ai trouvé que les mœurs étaient assez libres et les gens paraissent plutôt heureux...contrairement aux personnes que j'ai croisé à Riga ou à Bratislava. Peut-être que mon impression s'explique par la présence du soleil. On a eu un temps magnifique pendant les 6 jours. C'est simple, j'étais tout le temps en t shirt ou polo, même le soir en sortant! Alors ça changeait de Stockholm où même si le printemps est là, on reste en manteau parce que le thermomètre dépasse difficilement les 15 degrés l'après-midi...patience donc pour voir arriver le vrai printemps en Suède!

Même si les Tchèques ont l'air assez libérés et heureux, ce n'est pas pour autant qu'ils sont sympa avec les touristes. En effet, combien de fois j'ai failli et je me suis fait arnaqué par les commerçants. Un sandwich coûte 35 couronnes tchèques, je donne à la vendeuse un billet de 200. Logique, elle me rend 120...le tout dans un naturel confondant. Hélène me dit "tu viens de te faire arnaqué là" sur un ton tout à fait détendu (tellement ça a l'air d'être usuel). Alors je demande la vendeuse qu'elle me donne mon argent, et elle s'exécute tout aussi naturellement...

Hélène vit en collocation avec huit autres étudiants étrangers...c'est la vrai auberge espagnole telle qu'on la voit dans le film. Tout le monde se connaît, s'entend bien, mange ensemble, vit ensemble 24 heures sur 24...et moi j'ai trouvé ça parfois étouffant! Mais l'ambiance était tellement conviviale que cette vie en communauté m'a parfaitement convenue pendant mon petit séjour tchèque. On sortait tous les soirs, on allait au parc l'après-midi prendre le soleil, parfois certains allaient en cours...bref c'était vraiment les vacances...

J'ai aussi visité pas mal de monuments. Le château présidentiel par exemple, devant lequel Barack Obama a fait son discours il y a quelques semaines. D'ailleurs Hélène et ses colocataires y ont assisté et ont approché l'icône de très près. La ville est magique. Le palais présidentiel est situé sur une colline qui surplombe la cité. On voit d'en haut tous les toits de Prague, et j'ai lu dans le guide du Routard que je ne sais plus quel Roi adorait à l'époque l'idée de prendre son bain en dominant la capitale tchèque!

Prague est le théâtre du Printemps de Prague en 1968 quand le peuple s'est soulevé contre l'autorité communiste de l'époque puis s'est fait écrasé par les chars de Moscou, juste après. Jan Pallach s'est immolé par le feu sur la Place Vanceslas, à quelques mètres de l'appartement d'Hélène...bref Prague a tellement d'histoire que ça devient fascinant, c'est exactement comme Berlin et le nazisme, puis le commmunisme, le mur...

En tous cas j'ai bien profité de ces jours passés à Prague. C'était mon dernier voyage (du moins que j'ai prévu). De retour à Stockholm, on sent que tout le monde pense à la fin. La fin de notre année à l'étranger approche à grands pas et l'on s'active pour immortaliser les souvenirs en prenant des photos ou par l'écriture de textes...On veut absolument tout retenir de nos moments passés loin de chez nous, tout ce qu'on a découvert et les gens qu'on a connu, rien ne doit nous échapper, on ne veut rien oublier. C'est pour ça que je prends autant de photos! Je veux tout conserver parce que je sais que je ne voyagerai pas autant que j'ai voyagé cette année. Je n'aurai pas le temps une fois que le rythme des études reprendra, puis le travail ensuite...Cette année Erasmus est une parenthèse bien salutaire.

Mais ça n'est pas fini, je continue d'en profiter. Et pour l'heure nous apprécions le printemps suédois et le retour du soleil. Même si les après-midi sont encore frais, l'été arrive. Dimanche, nous allons pique niquer dans le parc royal de Drottningholm.

A très vite,


Joël

jeudi 2 avril 2009

Printemps suédois et opéra royal


Ca y est nous y sommes, après la neige de la semaine dernière je crois que le printemps s'est installé en Suède. Je croise les doigts! Les restes de neige et de glace ont fondu, on peut désormais voir l'herbe verte pousser timidement quelques fleurs aussi mais tout ça reste quand même discret car le froid n'est pas encore tout à fait parti. Il fait soleil mais il fait encore frais. C'est quand même agréable de sortir pour prendre le soleil même si on ne s'éternise pas dehors! On peut donc dire que le printemps est arrivé et l'hiver est derrière nous.

Ces temps-ci je suis pas mal occupé par mon nouveau cours qui s'appelle Politiques comparées. J'ai de la lecture à la maison et des cours presque tous les jours. Mais cela ne m'empêche pas de faire des choses à côté. Par exemple hier soir je suis allé à l'Opéra royal de Stockholm, le Kungliga Operan. Il est situé juste en face du palais royal en plein coeur du centre ville. L'édifice n'est pas exceptionnel de l'extérieur, mais l'intérieur est grandiose.

C'est Gustav III qui a décidé de construite l'opéra royal et il fut terminé en 1782.
Ce roi est sans doute avec Gustav I l'un des plus grands rois de Suède parce que c'est lui qui a pris la décision de créer une culture typiquement suédoise dans la quasi totalité des domaines artistiques. L'opéra n'y a pas échappé puisqu'à la fin du 18ème il remercie la troupe d'opéra française qui s'est installé depuis assez longtemps à Stockholm dans la salle de spectacle Bollhuset et la remplace par une troupe exclusivement suédoise. Désormais tous les opéra joués à Stockholm devront l'être en suédois.

L'opéra royal voit donc le jour en 1782 et permet à la culture suédoise de s'affirmer encore plus en Europe. A l'époque le bâtiment est considéré comme l'un des plus parfait au monde. Dix ans plus tard en 1792 Gustav III est assassiné lors d'un bal masqué à Stockholm. Cette tragédie donnera lieu à l'opéra Le Bal masqué de François Auber, mis en musique par Verdi.

Hier soir je suis donc allé voir La Traviata. C'est extraordinaire! D'abord le lieu est magique. On dirait un écrin tellement tout est rouge et doré. La décoration est chargée mais tellement royale. A l'entr'acte, nous sommes monté d'un étage pour aller au salon doré qui est le lieu où se retrouvait la haute société suédoise. En effet ce salon est encore plus royal, tellement les dorures et les lustres flamboient. 

Bref c'était une belle soirée à l'opéra et je pense y retourner assez vite!

Dans une semaine je m'envole pour Prague où je vais rendre visite à Hélène qui est en Erasmus là bas. Je vous raconterai tout ça!

A très vite,

Joël