Après avoir passé mon partiel "d'Etude de la démocratie", je me suis envolé pour Berlin, où j'ai passé trois jours géniaux avec Stéphane, qui m'a accueilli chez lui.
Si vous ne le connaissez pas, Stéphane est un ami de l'IEP d'Aix. Il est en stage pour neuf mois à l'Ambassade de France à Berlin. Je suis arrivé à Berlin en avion. J'ai pris un vol Stockholm-Berlin avec la compagnie à bas prix Ryanair, et d'ailleurs, merci Ryanair, parce-que j'ai payé mon billet un peu plus de 17 Euros l'aller/retour.
Par contre, je ne remercie pas Ryanair pour la musique de fête foraine qu'il y a à bord, avec, en fond, une voix d'animateur de supermarché qui est diffusée dans tout l'avion et qui dit à peu de choses près: "Attention! Vous pouvez rejoindre le club des millionaires grâce à la grande loterie Ryanair ou en achetant les tickets à gratter Ryanair. Renseignez vous auprès de l'équipage, et n'oubliez pas, vous pouvez peut-être rejoindre le club des millionnaires!".
Donc on le saura, Ryanair, ça n'est pas qu'une compagnie aérienne, c'est aussi l'ambiance des fêtes foraines, avec en prime la loterie. En fait, je sais ce qu'il manquait, il ne manquait plus que les petites loupiotes de toutes les couleurs, les barbes à papa, les confettis et le Champomy.
Stéphane m'attendait à l'aéroport et m'a accueilli en m'offrant un Bretzel que j'ai dévoré. Je lui avais ramené les bonbons suédois "Billar" qui sont en fait des sortes de mini chamallows en forme de voitures. Après les friandises, nous avons pris le train pour aller chez lui. Ensuite, avec une copine de Stéphane, nous sommes sorti au Watergate qui est un club électro de la capitale.
Moi qui ai eu longtemps eu des a priori sur la musique électro, j'ai en fait découvert que j'aimais ce genre là...et j'aime surtout la musique électro suédoise ou finlandaise que m'envoie stéphane au gré de ses recherches musicales ou autres découvertes underground qui m'échappent encore! Mais je compte bien m'y intéresser de plus près, surtout avec tout ce qu'on a ici en Suède.
Pour éviter d'être long et ennuyeux, j'ai décidé de faire un petit lexique de mon épopée berlinoise...
Histoire
Berlin est chargée d'histoire. L'histoire est pourtant récente parce qu'il y a vingt ans, tombait le mur qui séparait le monde entre capitalistes et communistes, et ce mur, on peut encore le longer à certains endroits de la ville, et s'y prendre en photos comme on l'a fait -enfin c'est moi qui ai voulu- :)
En fait, on ne peut pas s'empêcher de se balader dans les rues de Berlin sans se demander comment était-ce possible que, pendant 28 ans, cette ville ait été la vitrine de la Guerre Froide. Et surtout, je me suis surpris plusieurs fois à me dire "J'aimerais bien voir comment on vivait quand on était à l'Est, l'avoir vécu pour voir comment c'était sous le communisme". En fait c'est ça, j'ai été fasciné par la ville et par son histoire. Et comme me l'a dit Stéphane, "Berlin n'est pas historique comme le sont d'autres capitales européennes, mais Berlin a une histoire plus proche, c'est historique dans un autre sens".
Berlin est bien sûr historique à cause du nazisme...et là encore, je me suis souvent demandé -avec naïveté...- au détour d'une rue ou dans une station de métro, comment ça faisait de vivre sous le nazisme, en plein coeur du système, ici, à Berlin, dans ces rues, au Reichstag etc...Et j'ai souvent visité les lieux forts de la capitale à la lumière de mes cours d'histoire.
Je suis également allé voir le Stade Olympique de Berlin, là où les Jeux Olympiques de 1936 on été organisés par l'Allemagne d'Hitler, à la gloire du régime nazi. Là encore, tout m'impressionnait, le stade de pierre, gigantesque, avec les statues grecques sensées représenter la supériorité de l'homme aryien et l'entrée principale du stade faite de deux immenses pilliers de pierres auxquels sont accrochés les anneaux olympiques d'origines, tels qu'ils ont été érigés en 1ç36. En plus, quand je m'y suis rendu, il pleuvait, il faisait sombre, alors l'ambiance était assurée...
Camps de Sachenhausen
J'ai toujours voulu visiter un camps de concentration. J'ai pu le faire à Berlin en me rendant au nord de la ville à Oranienburg. Cette petite ville a renfermé un camps de concentration qui fait plus d'une centaine d'hectare. Je suis arrivé là sans trop savoir où se trouvait le camps. En fait j'ai cherché assez longtemps, et je ne connaissais même pas le nom du camps. Alors je me suis un peu perdu dans la ville, j'ai marché, longtemps, et tout à coup, je suis tombé sur un bâtiment qui datait du milieu du siècle, c'était une annexe du camps de concentration de Sachenhausen, et plus précisément le coeur administratif du camps, là où tout se décidait. J'ai visité ce bâtiment, qui ressemblait en fait à un lieu administratif, à la façade gris clair. A l'intérieur, des bureaux administratifs, où travaillent des fonctionnaires. Ensuite, je me suis rendu vraiment sur les lieux du camps, après m'être renseigné pour connaître le chemin d'accès.
J'ai pu visiter le camps de Sachenhausen, muni d'un audioguide en Français, et là, tout m'a intéressé. Les lieux, les commentaires historiques. J'ai passé plus de deux heures à visiter ce camps, et il y avait longtemps que je n'avais pas visité un lieu aussi intéressant mais aussi bouleversant.
Culture RDA
Toujours en restant dans l'aspect Guerre Froide, Berlin est marquée dans son ancienne partie Est, par la "culture République Démocratique Allemande". Bien sûr, c'est la partie la plus populaire de la ville, mais aussi la plus agréable et intéressante à vivre. Stéphane vit à l'Est, et en fait, je ne suis allé à l'Ouest qu'une seule fois, c'était pour voir la porte de Brandenburg (et encore, c'était même pas l'Ouest à l'époque, puisque le porte historique de la ville était ni à l'est ni à l'ouest, dans une zone intermédiaire, une sorte de "no mans land".
Alors la culture RDA (ou DDR en allemand), c'est d'abord tout ce qui est dépassé, qui existait dans les années 60-70-80, qui aurait dû évolué depuis la chute du mur, mais qui est toujours là, et d'ailleurs quelquefois, on le revendique. Ainsi, de nombreux cafés ont gardé leur décoration DDR devenue kitsh aujourd'hui, avec leur tapisseries marrons orangées, leur sofas de mousse où on se sent enfoncé avant même de s'y être assis dedans, leurs lampes ou lustres d'époque etc...La culture DDR c'est aussi tous les vinyles vendus dans les boutiques spécialisées, les boutiques d'antiquités, qui proposent que des vieilles choses, des objets d'avant la chute du mur, des meubles, des fauteuils, des lampes...Enfin, la culture DDR c'est aussi tout ce qui est populaire, de rue, comme les concerts de rue, tard le soir, sous une petite tante au fond d'un escalier dans une cours. On a assisté à l'un d'entre eux à Warschauenstrasse, quartier très DDR qui est en fait devenu branché et très jeune aujourd'hui.
Kébabs
Berlin, c'est la capitale de l'Allemagne. C'est aussi la capitale des Kébabs. En fait, ce sandwich turc a justement été introduit par les Allemands d'origine turque. Ça coûte 2 Euros, et c'est assez bon. Alors on n'est pas certain de ce qu'on mange, si la viande est reconstituée ou pas, d'où elle vient, mais de toute façon, c'est trop tard, j'ai déjà tout mangé.
Voilà pour mon épopée berlinoise! Maintenant, j'attends Stéphane que j'accueillerai avec plaisir à Stockholm la semaine prochaine.
Ici à Stockholm, les feuilles commencent à tomber, l'automne arrive.
A très vite !
Joël