mardi 2 décembre 2008

Opération Perceuses

La semaine dernière, j'assistais à mes derniers cours de Méthodes en sciences sociales qui est le cours le plus soporifique au monde. En sortant de trois heures de cette plaisante matière, j'ai appris que non loin de nous allait se tenir une conférence-échange sur l'Union Européenne entre le Premier Ministre suédois et le Premier Ministre croate. On s'est dit qu'après tous, c'était l'occasion de rencontrer en chair et en os l'une des plus hautes personalités politiques suédoises. Vous le reconnaîtrez sur les photos, il a le crâne un peu dégarni et il porte une cravate rouge. Pourant, non, il n'est pas social-démocrate, il n'est que conservateur.
 
J'avoue que je n'avais jamais vraiment entendu parler de Fredrik Reinfeldt, notre Premier Ministre ici, en Suède. Pourquoi? Tout d'abord parce que je ne peux pas lire les journaux en suédois, ensuite parce qu'il n'a pas tant de pouvoir que ça, enfin peut-être par faignantise!
Ce qu'il faut dire surout, c'est que le Premier Ministre suédois n'est pas comme N. Sarkozy. Il ne se met pas en scène contamment. Ici, il y a plus de pudeur et de modestie dans l'exercice du pouvoir, ce qui correspond parfaitement à l'état d'esprit de la société suédoise.

Comme je viens de vous le dire, c'était la première fois que j'entendais parler de Fredrik Reinfeldt, et surtout que je le voyais. Pourtant, c'est lui qui est à la tête de toutes les institutions, c'est lui qui incarne l'Etat au jour le jour dans l'action politique (le Roi quand à lui n'a qu'une fonction symbolique). 
En un mot, j'étais sensé avoir devant moi l'équivalent du Président de la République français. Mais comme la Suède n'est pas la France, le Premier Ministre suédois n'a pas autant de pouvoirs que notre Président français. En bon régime parlementaire, la Suède est avant tout gouvernée par son Parlement, et le Premier Ministre n'a qu'une importance secondaire. Peut-être est-ce cela qui expliquait que nous étions dans un amphitéâtre de pas plus de quatre cent places. Pour un Prime Minister, ils n'ont pas vu les choses en grand!

J'étais heureux de l'avoir entendu parler. A la fin, nous avons pu lui poser des questions, ainsi qu'à son homologue croate...Bien sûr tout l'échange s'est déroulé en anglais: qui pourrait imaginer que N. Sarkozy ou François Fillon puisse assumer un exercice de cette nature, en anglais?!

Enfin, à part ce moment intéressant et dont je me rappelerai, ici, la neige a fondu.

Et comme nous avaient averti la plupart de nos profs, "Vous verrez, là il neige, tout est blanc, c'est calme et doux, mais dans quelque jour, ce sera pas aussi joli". Bien vu! Désormais on marche dans la gadoue et il pleut depuis deux jours! Alors vivement le retour de la neige.

Cette semaine a été l'occasion de manger des crêpes aussi. Tantôt chez Violette, tantôt avec mes voisins. Aussi, Sabine nous a cuisiné des pâtes au Roquefort, et nous avons fait un diner 100% frenchy. Ca fait plaisir! Depuis que j'ai passé mon examen de Methods samedi de neuf heures à treize heures (merci au système suédois de programmer les examens à des horaires aussi piquants), j'ai décidé de me reposer après la semaine et demi de révision qui m'a retenu chez moi. Alors je me suis couché très tard ce qui m'a obligé à me lever très tard aussi.

En ouvrant les yeux, j'ai regardé ma fenêtre et la lumière semblait matinale, puisqu'il n'y en avait presque pas; "Pfffff, mon sommeil n'a pas été réparateur, ce doit être 6 heures du matin, je me rendors", me dis-je. Vous devinez la suite. J'ai réalisé que nous étions en début d'après-midi, et que la nuit était en train de tomber. La sensation de s'endormir avec la nuit, puis de se réveiller avec la nuit, vous coupe l'envie de vous coucher tard. Alors pour profiter du jour, je le saurai, il vaut mieux se lever tôt. Le soleil se lève que vers 8h15, donc il faut prévoir le coup. 

Enfin, je n'ai pas eu à prévoir le coup cette semaine, puisque depuis trois jours, les perçeuses ou autres marteaux piqueur ont fait office de réveil. Oui, dans le couloir où j'habite, est organisée pour quinze jours la grande opération "Réveil au marteaux piqueurs". La société de logements a décidé de changer les radiateurs dans toutes les chambres, alors, à 7h20, chaque matin, c'est un festival de perçeuses, de sorte qu'en vous levant, vous avez mal à la tête. Aujourd'hui c'est décidé, je vais m'acheter des boules Quies, ça devient insupportable. J'ai essayé les mouchoirs en papier dans les oreilles, mais ça ne marche pas. 

J'en ai parlé à Mamie du Moulin (pour ceux qui ne savent pas, ma grand-mère paternelle habite une maison appelée Le Moulin, donc on l'a toujours appelée "Mamie du Moulin") qui m'a raconté, avec un humour caustique comme on l'aime,son expérience à propos des boules Quies: "Quand nous habitions l'immeuble, à Toulouse, alors que la maison n'était pas encore prête, nous avions ces gens sur la tête, et cette femme là, qui faisait un bruit infernal, alors j'ai mis des boules Quies". Comme quoi, la boule Quies est transgénérationnelle!


1 commentaire:

Cyrielle, aixpat' suédoise a dit…

Hihi je t'imagine bien avec des morceaux de kleenex qui dépassent des oreilles!sensationnel!
à très vite Jojo! bisous