jeudi 30 octobre 2008

Un peu comme la madeleine de Proust


Je vous rassure quant à mon précédent message "Nouveau départ", ça y est, je me suis habitué au changement de lumière, ça n'était qu'une question de jours!

Aussi, hier, j'ai reçu deux colis de ravitaillement de la part de maman. C'était un petit bout de France conditionné dans deux cartons scellés de gros scotch marron...dans l'hypothèse où les saucissons aient eu peur du froid nordique et se soient échappés pendant le voyage.

Maman m'a fait expédié des habits chauds et des chaussures d'hiver que je n'ai pas pu prendre au mois d'aout. Mais la surprise fut de trouver cinq boîtes de pâté et deux saucissons. Vous m'auriez vu, j'ai ouvert mes colis comme à Noël quand on ouvre ses cadeaux. En vérité, j'ai déchiré le carton pour gagner du temps et pouvoir saisir les petits présents.

Ensuite, j'ai évidemment goûté le saucisson. Il y a des goûts qui vois rappellent des souvenirs. Alors là, le goût du saucisson m'a rappelé la France bien sûr, la maison, les grands-parents, toute la famille, ses réunions, ses événements, ses repas... Ici, en Suède, je n'ai pas eu l'occasion d'acheter du vrai saucisson. Le seul pâté que j'ai pu acheter était du pâté aux herbes, vendu en tube, comme des tubes de dentifrices. C'était charmant.

Mais bon, je ne vais pas davantage raconter ma vie, et la re-découverte des bons produits Français, qui, même si elle a un effet de bonheur immédiat, n'est pas très intéressante. Mais toute cette histoire sur le goût et les souvenirs m'a fait pensé à la Madeleine de Proust, et à ce que l'auteur décrit lorsqu'il dit que le goût a le pouvoir de faire remonter en vous pleins de souvenirs.
Alors bien sûr, le pâté et le saucisson sont comment dire? Autrement moins fins que la madeleine de Proust, mais la France et la gastronomie Française ne seraient rien sans ses terroirs, ses régions et son patrimoine local. Alors juste pour le plaisir, puis-je vous faire relire les lignes sur la fameuse Madeleine?

Non? Eh bien SI, vous y aurez droit ! ;)

C'est extrait de Du côté de chez Swann...

"(Ma mère) envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi (...)"

"Et tout d'un coup, le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (...) ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul."

"Quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sous leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir."

Bon voilà pour ce moment littéraire!

Ce soir, j'étais aux Sofo nights. Sofo est le quartier bourgeois-branché de la capitale suédoise. Et donc ce soir, les magasins étaient exceptionellement ouverts jusqu'à 21h (contre 18h d'habitude), des concerts étaient prévus, des promotions etc...Mais ce fut un désastre, il a plus toute la soirée, il a fait très froid et le vent n'a rien arrangé!

A très vite,

Joël

2 commentaires:

Violette a dit…

Salut Joël. Trop cool ton blog !

Cyrielle, aixpat' suédoise a dit…

j'aime bien le passage te décrivant déchirant le carton remplie de victuaille , j'ai fait la même chose en recevant le mien (qui était aussi entouré de gros scotch marron au cas ou!) , mon empressement n'était pas pour la charcuterie mais pour le Milka!!!
en espérant que tout va bien cher compatriote!